Le tourbillon
le tourbillon de
mes pensées
vent d'automne
le tourbillon de
mes pensées
vent d'automne
Un vent printanier anime les arbres du jardin.
Sur une branche, une tâche mouchetée m’intrigue.
Le temps que l’image se précise, je me retrouve dans un de ces documentaires animaliers.
Le même corps musclé, la même concentration, la détente imminente.
Je retiens mon souffle, veillant à ne pas attirer son attention.
Soudain, il bondit et la proie s’envole.
enfin les beaux jours
au bout de la patience
un peu de ciel
Le jour est spécial et nous sommes presque tous là. Depuis une ou deux semaines, j’appréhende ce moment. J’ai beaucoup réfléchi et fait le tri. Ce discours, je l’ai fait cent fois, cherchant certains mots, en supprimant d’autres. Dès les premiers secondes, ma gorge se noue mais relevant la tête, je vois quelques regards m’encourager à poursuivre. Déjà perlent quelques larmes. discours de départ comment lui dire qu'elle va me manquer
14 juillet 2001, une date gravée dans ma mémoire. Ce jour-là, nous participions à un barbecue qui rassemblait des anciens du Zaïre. Les retrouvailles avec nos amis étaient joyeuses et les enfants jouaient dans le jardin. Mon fils de trois ans était particulièrement en forme. joues rouges la course des petites jambes dans l’herbe verte Nous sommes rentrés chez nous vers dix-neuf heures et, après un repas léger et un bain, j’ai mis mon garnement au lit. Je m’interroge encore sur la suite de hasards de cette journée. Mon mari et moi étions tous les deux au téléphone quand j'ai entendu un bruit curieux à l'étage. J'ai demandé à ma fille d’aller vérifier et elle m’a confirmé que mon fils était dans son lit. Plus tard, un nouveau bruit et un sentiment d’urgence m’ont poussée à interrompre la communication. En escaladant les escaliers, ma fille a redressé la tête et vu son frère de l’autre côté du velux. Hurlements… Son papa a franchi les marches en quelques secondes, est passé par la fenêtre et a rampé pour le récupérer au sommet du toit. Très, très lentement, il a repris le chemin inverse, mon fils à l’abri dans ses bras. Nous étions sidérés. Ce petit bonhomme assez turbulent qui, était à tout moment surveillé, avait profité de nos activités pour approcher de son lit un climatiseur, ouvrir le vélux et se hisser sur le toit. Le lendemain, des chaînes ont été posées à toutes les fenêtres. troisième étage à vingt centimètres près l’abîme
Jusqu’alors, je n’avais jamais eu de problème. Nous sommes dans un parc à thème et ma fille a six ans. La journée est belle et nous passons d’une attraction à l’autre, toutes conçues pour des enfants. Plus tôt, un spectacle de faucons l’a particulièrement émerveillée. bouche bée au-dessus de sa tête un faucon étend ses ailes Dans les allées du parc, des jongleurs et des musiciens ravissent les enfants. Plus loin, un éleveur de serpents propose aux garnements de caresser un boa et certains osent même le prendre en mains. Mais ce qui attire maintenant la prunelle de mes yeux, c’est la grande roue. Nous faisons donc la file et enfin, c’est à notre tour de monter dans la nacelle. Très vite, la roue entame sa rotation et s’immobilise au sommet. La vue sur le parc est splendide. Les minutes s’éternisent et ma petite trouve le temps long. Elle commence à s’agiter et l'habitacle bouge rapidement. J’essaie de la tranquilliser et serre fort sa petite main au fur et à mesure des balancements de la nacelle. Je sens monter mon inquiétude quand elle se penche et soudain, tout tourne autour de moi. Après d'interminables minutes, la roue s’anime enfin. Nous sommes sortis du parc mais le vertige ne m’a plus quittée. tournez manège des étoiles rien que pour tes beaux yeux
C’est avec joie que je vous annonce la parution d’Evasions olfactives, recueil collectif de haïbun coordonné par Danièle Duteil aux Editions Via Domitia. Merci à Danièle Duteil et Christian Cosberg.
Pour le commander : Via Domitia
Heureuse d’avoir mon texte « Le roseau » publié dans l’Echo de l’étroit chemin.
J’ai le plaisir d’avoir participé au collectif Enfances.
Vingt-huit auteurs, inspirés par le modèle japonais, se sont prêtés au jeu de l’écriture mixte, prose/haïku. Leurs haïbuns s’inscrivent dans la modernité et une relative proximité temporelle, voire géographique.
De quoi parlent-ils? Pour la grande majorité d’entre eux, de l’intime, de la sphère familiale. Nombreux sont ceux qui font ressurgir leurs propres souvenirs d’enfance ou un épisode marquant de cette période. D’autres préfèrent distancier leur récit en l’écrivant à la troisième personne. Quelques textes correspondent d’ailleurs à des fictions, ou semblent mi-fictifs, mi-réels.
Au lecteur de découvrir ces déclinaisons de l’enfance retenues dans ce collectif de haïbuns.
ISBN 978-2-37679-055-6